La protection des données des mineurs en France : le défi de l’âge du consentement

La protection des données des mineurs en France : le défi de l’âge du consentement

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Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union européenne impose un âge minimal pour qu’un mineur puisse consentir à lui seul au traitement de ses données. Cet âge, variant entre 13 et 16 ans, est déterminé par chaque État membre. En France, l’article 45 de la loi Informatique & Libertés fixe cette limite à 15 ans.

Le « traitement des données » englobe toutes les opérations permettant d’identifier une personne physique, directement ou indirectement, telles que la collecte, l’enregistrement, la conservation, la modification, l’interconnexion et la transmission de données. Ainsi, si un mineur a moins de 15 ans, ces opérations ne sont licites que si le consentement a été donné conjointement par le mineur et un titulaire de l’autorité parentale. Le responsable du traitement des données doit fournir des informations claires et compréhensibles par le mineur sur les opérations proposées et sur les droits du jeune en la matière.

Une proposition de loi actuellement examinée au Parlement envisage d’introduire une « majorité numérique » pour l’inscription des mineurs sur les réseaux sociaux. Ce texte vise à contraindre les réseaux sociaux à bloquer l’inscription des mineurs de moins de 15 ans sans le consentement parental. Les parents pourraient également demander la suppression du compte de leur enfant mineur, y compris âgé de plus de 15 ans, sur un réseau social.

Des différences de traitement avant et après 15 ans

En ligne, tous les utilisateurs, y compris les enfants, sont amenés à fournir des données personnelles, souvent sans pleinement réaliser qu’ils transmettent des informations à des entités qui peuvent les utiliser à des fins commerciales ou autres. La loi Informatique & Libertés prévoit que les parents doivent être associés aux décisions de leur enfant concernant le traitement de ses données lorsque cet usage est soumis à consentement, comme l’utilisation commerciale des données ou le profilage.

Cependant, cette règle n’affecte pas le droit général des contrats qui interdit aux mineurs de signer un contrat, sauf pour un « acte courant ». La détermination de ce qu’est un « acte courant » dépend du juge et tient compte de l’utilité de l’acte pour l’enfant, des risques encourus, et des habitudes du mineur et de sa famille.

Logiciel RGPD

La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) estime que les mineurs doivent pouvoir exercer seuls les droits sur leurs données personnelles, notamment sur les réseaux sociaux, les plateformes de jeux et de partage de vidéos. Cela n’empêche pas les parents d’exercer les droits au nom de leur enfant et de l’accompagner dans cette démarche.

Vers une autonomie numérique : le rôle des parents et des éducateurs

Le dialogue constant entre parents et enfants est essentiel pour développer la confiance et l’autonomie numérique. Plusieurs sujets peuvent être abordés pour accompagner efficacement les jeunes dans cet univers numérique : comprendre ce que sont les données personnelles

et comment les protéger, appréhender les systèmes d’influence sur Internet, trouver l’équilibre entre les suggestions algorithmiques et les recherches autonomes, et être conscient de l’impact à long terme des traces numériques laissées en ligne.

La compréhension du concept de la vie privée en ligne, y compris la nature des données personnelles et celles jugées sensibles par la loi, comme les opinions politiques, les données biométriques, etc., est une première étape essentielle. Une fois ces notions acquises, les jeunes doivent savoir comment protéger leurs informations, par exemple en créant et en stockant des mots de passe sécurisés.

Il est également crucial de comprendre comment fonctionnent les systèmes d’influence sur Internet. Les algorithmes utilisent nos données personnelles, nos clics et commentaires pour nous proposer des contenus correspondants, cherchant à nous retenir autant que possible en ligne. Apprendre à naviguer entre ces suggestions et les recherches personnelles aide à rester actif pendant sa navigation et à choisir plutôt que de subir.

Enfin, les jeunes doivent être conscients que leurs empreintes numériques, à la fois visibles et invisibles, sont sujettes à interprétation. Bien que ce système soit difficile à maîtriser, il peut avoir des conséquences sur le long terme.

Ainsi, à travers ces éléments, nous pouvons constater que le paysage juridique entourant la protection des données des mineurs est complexe et en constante évolution. Cela souligne l’importance pour les parents, les éducateurs et les jeunes eux-mêmes de comprendre et de naviguer avec prudence dans cet environnement numérique. La CNIL, les organismes de protection des données et les législateurs continuent de travailler pour équilibrer les droits des mineurs à la vie privée et à l’autonomie en ligne avec la nécessité de protéger ces utilisateurs vulnérables.

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