Le ministère du Travail souhaite mobiliser les services de santé au travail (SST) dans la lutte contre le coronavirus pour préparer “l’après-confinement”. Médecins et infirmiers du travail pourront ainsi faire passer des tests de dépistage et prescrire ou renouveler des arrêts de travail.Une ordonnance du gouvernement présentée mercredi 1er avril en Conseil des ministres autorise les quelques 12 000 professionnels des services de santé au travail (SST) à prescrire et renouveler des arrêts de travail “en cas d’infection ou de suspicion d’infection au coronavirus Covid-19“. D’ordinaire, seuls les médecins traitants en ont la possibilité.
Afin de palier l’impact de la crise et de protéger les travailleurs qui continuent d’assurer les services indispensables au fonctionnement du pays, l’organisation des SST a été repensée. Certaines visites médicales obligatoires, notamment le suivi des travailleurs de nuit, de femmes enceintes ou de personnes handicapées soumises aux mesures de confinement, seront reportées jusqu’au 31 août. De même que les études de poste en entreprise ou les procédures d’inaptitude.
Seules les missions considérées comme essentielles (visites d’embauche, et suivis de travailleurs exposés) seront assurées pour les métiers à haut risque de contamination. L’action des professionnels des services de santé au travail sera recentrée sur la prévention sanitaire et l’application des mesures barrières auprès des chefs d’entreprise et des travailleurs. Ils seront également chargés de “l’accompagnement des entreprises amenées, par l’effet de la crise sanitaire, à accroître ou adapter leur activité”.
Selon l’entourage de la ministre du Travail, médecins et infirmiers du travail pourront également “procéder à des tests de dépistage selon un protocole défini par arrêté des ministres chargés de la santé et du travail et dans des conditions définies par décret.” À terme, “l’objectif est d’associer les services de santé au travail à une politique de tests plus massifs dans une perspective de sortie de confinement”, a-t-il été précisé
Actuellement, la plupart des services de santé au travail fonctionne en télétravail, sans consultation physique. Se pose alors la question du risque sanitaire pour les médecins du travail, alors même que les personnels en première ligne paraissent déjà manquer de tout. Qu’en sera-t-il de l’approvisionnement en masques, en gants et autres équipements de protection individuelle ? De même, quels types de tests pourront être utilisés ? Dans quelles conditions ? Le gouvernement devrait apporter plus de précisions dans les jours à venir.