Visa partage de l’historique d’achats : Visa a récemment annoncé, lors d’une conférence à San Francisco le 15 mai, le déploiement d’une nouvelle technologie permettant de partager l’historique d’achats de ses clients avec les commerçants afin de faciliter la publicité ciblée. Cette initiative marque un tournant significatif dans le monde des paiements et soulève d’importantes questions en matière de protection des données, particulièrement au regard du RGPD.
Visa surfe aussi sur la vague de l’IA
Les informations sur les préférences des clients seront transférées par l’intermédiaire de jetons exclusifs, garantissant une couche de sécurité supplémentaire entre les données bancaires des consommateurs et celles des commerçants. Ces jetons intégreront des informations basées sur les transactions passées, telles que les catégories de produits ou services privilégiés par un client.
La mise en œuvre de cette technologie débutera cette année avec la participation de certaines banques. Les détaillants pourront ainsi demander le consentement des clients pour leur envoyer des offres personnalisées en temps réel, grâce à des informations générées par l’IA à partir des données de transaction.
Ryan McInerney, directeur général de Visa, a rassuré en déclarant : « La quasi-totalité des consommateurs n’y voient rien. Ils savent simplement que leurs paiements fonctionnent mieux. » De plus, les banques recevront un jeton indiquant où les données d’un client ont été partagées, information qui sera affichée dans leur application mobile. Cela permettra aux utilisateurs de décider s’ils souhaitent continuer à partager leurs données ou révoquer l’accès à un commerçant.
Jack Forestell, chef produit et responsable de la stratégie chez Visa, a commenté dans un communiqué : « Le secteur est à un tournant – les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle modifient rapidement la façon dont nous faisons nos achats et gérons nos finances. »
Les enjeux du RGPD et de l’open banking
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’open banking, permettant aux clients de partager leurs données de transaction avec des institutions autres que leurs banques. Visa cherche ainsi à se démarquer des fintech comme Stripe ou Plaid, tout en répondant aux exigences du RGPD qui stipule que toute collecte et utilisation des données personnelles doivent être transparentes et basées sur le consentement explicite des utilisateurs.
Les consommateurs devront être informés de manière claire et précise sur la nature des données partagées, les finalités de ce partage, ainsi que leurs droits de retrait et d’accès aux informations les concernant. La mise en place de jetons pour le suivi des partages de données avec les commerçants constitue une avancée vers une plus grande transparence et un meilleur contrôle pour les utilisateurs.
Facilitation des achats en ligne et nouveaux défis
En parallèle, Visa va améliorer la sécurité des achats en ligne en introduisant des systèmes de reconnaissance faciale ou d’empreintes digitales pour confirmer l’identité des consommateurs et autoriser les paiements. Cette évolution vise à simplifier l’expérience utilisateur tout en renforçant la sécurité des transactions, mais elle pose également des questions sur la gestion des données biométriques, nécessitant une vigilance accrue pour éviter les dérives potentielles.
En conclusion, les utilisateurs ont le droit d’accepter ou de refuser le partage de leur historique d’achats avec les commerçants, ce qui implique des implications significatives pour leur vie privée. En acceptant, ils bénéficient d’offres personnalisées et d’une expérience d’achat optimisée. Cependant, cette décision nécessite une vigilance accrue quant à la transparence et à la sécurité des données partagées. Visa et les commerçants doivent impérativement respecter le RGPD, garantissant ainsi que les informations personnelles sont utilisées de manière éthique et sécurisée, en maintenant la confiance des consommateurs dans un environnement numérique de plus en plus complexe.