L’affaire récente de la MAIF, où une salariée a été licenciée après avoir été surveillée par un logiciel interne, soulève des questions cruciales sur la conformité au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) dans le contexte de la surveillance des employés. En mai 2022, cette rédactrice juridique est informée de son licenciement pour avoir, selon la MAIF, raccroché au nez de clients. Cependant, la justification de cette décision par un logiciel de surveillance interne pose question.
Le RGPD, qui régit la protection des données personnelles au sein de l’UE, exige que toute surveillance des employés soit légitime, proportionnée et transparente. Dans ce cas, la question se pose : la MAIF a-t-elle respecté ces principes en utilisant des données recueillies via un logiciel de surveillance pour licencier un employé pour faute grave?
Bien que la salariée ait admis avoir raccroché sur des clients durant une période de forte charge de travail, elle a contesté la sévérité du licenciement. La justice a finalement tranché en sa faveur, requalifiant le licenciement pour faute en licenciement sans cause réelle et sérieuse, et imposant à la MAIF de verser 40 000 euros d’indemnités.
Ce cas met en lumière l’importance du respect du RGPD dans la surveillance des employés. Les entreprises doivent non seulement veiller à ce que leur utilisation des technologies de surveillance respecte les droits des employés, mais elles doivent également s’assurer que toute action disciplinaire prise sur la base de ces données est justifiée et proportionnée. Cela souligne la nécessité pour les employeurs de réévaluer leurs pratiques de surveillance à la lumière des exigences du RGPD.