Premières clefs d’usage de l’IA générative en santé dans les secteurs sanitaire, social et médico-social : L’intelligence artificielle générative fait désormais partie du quotidien des professionnels de santé, des travailleurs sociaux et des structures médico-sociales. Elle promet un allègement de la charge administrative, une meilleure qualité de l’information, un soutien au diagnostic ou encore une meilleure communication avec les patients. Mais son potentiel ne peut être exploité qu’à une condition : un usage encadré, maîtrisé et conscient.
Pour accompagner cette transition, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un guide structurant qui pose les bases d’un usage responsable de l’IA générative en santé. Son approche repose sur un principe simple : l’IA ne remplace pas le professionnel, elle l’assiste – et uniquement si celui-ci en garde la maîtrise.
Pourquoi encadrer l’usage de l’IA générative en santé ?
L’IA générative fonctionne sur un modèle probabiliste : elle ne “sait” pas, elle prédit ce qui est le plus probable. Elle peut donc :
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produire des contenus erronés ou incomplets,
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inventer des éléments (“hallucinations”),
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varier selon les mises à jour et les données qu’elle ingère,
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générer un texte très fluide… mais faux ou hors contexte.
Ajoutons à cela des risques réels de divulgation de données personnelles ou médicales lorsqu’elle est utilisée sans cadre, ainsi qu’un coût énergétique non négligeable. Le constat est clair : savoir s’en servir devient une compétence professionnelle en soi.
Le cadre A.V.E.C. : une méthode simple et opérationnelle
Le guide propose quatre lignes directrices pour structurer les usages :
| A.V.E.C. | Objectif |
|---|---|
| Apprendre | Comprendre comment l’IA fonctionne, se former, choisir la bonne solution |
| Vérifier | S’assurer de la conformité, formuler des requêtes adaptées, contrôler les réponses |
| Estimer | Évaluer dans le temps la pertinence, le coût, l’utilité réelle de l’outil |
| Communiquer | Partager, signaler les erreurs, informer les patients, échanger entre pairs |
Ces principes permettent d’éviter les deux dérives extrêmes : l’interdiction par crainte, ou l’usage incontrôlé par fascination.
4 enseignements clés pour les professionnels
Exemples d’usages légitimes et utiles
- Rédaction structurée de comptes rendus non médicaux
- Synthèse d’articles scientifiques avec vérification des sources
- Traduction d’informations à destination d’un public non francophone
- Aide à la création de supports pédagogiques ou de sensibilisation
- Pré-remplissage de formulaires administratifs internes
Ce qui change vraiment avec ce guide
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L’IA devient un instrument de pratique encadrée, pas un gadget.
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La notion de compétence numérique soignante devient officielle.
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Le professionnel doit désormais être capable de justifier sa méthodologie d’usage.
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Les structures (ES / ESSMS) vont devoir intégrer l’IA dans leurs politiques qualité, sécurité, risques, RGPD.
L’IA générative ne transformera pas le système de santé par la technologie seule, mais par la capacité des professionnels à l’utiliser avec discernement. Le guide de la HAS ne dit pas “utilisez l’IA”, il dit : “utilisez-la bien, ou pas du tout”.
Le futur du soin assisté par IA n’est donc pas un futur sans humain, mais un futur où le professionnel accroît sa capacité d’action grâce à un outil bien gouverné.
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